À l’épicerie Métro Bélair, de Joliette, on affiche la photo de personnes suspectées d’avoir commis un vol à l’étalage. Même chose au petit marché sur la rue Lanaudière, toujours à Joliette. La stratégie est la même ailleurs au Canada: un commerce de Toronto affiche une mosaïque de voleurs qui occupe un mur gigantesque. En fait, plusieurs commerces au détail affichent de plus en plus la photos des voleurs à l’étalage. Dans nos rencontres avec des commerçants, nous nous rendons compte qu’à leurs yeux, le principal facteur expliquant leurs pertes constitue le vol à l’étalage.
Faux.
Read Hayes, un chercheur dans le domaine de la prévention des pertes dans les magasins au détail pour le Loss Prevention Council, croit que les pertes sont largement dues aux vols et aux erreurs commis par les employés. Il affirme qu’une étude de Ernst and Young démontre que les employés malhonnêtes peuvent voler en moyenne 890$ par an à leur employeur, alors que la même firme estime le montant moyen par vol à l’étalage à 57$. Dans nos interventions chez une chaîne de magasin au détail, l’équipe de Gestion 8020 a pu constater la justesse des propos de M. Hayes. Dans tous les cas, le vol commis par les employés, ainsi que les erreurs commises dans la prise d’inventaire, constituent les principales causes des pertes dans ces magasins.
Le vol par les employés peut être abordé sous trois angles: le vol d’argent, le vol de marchandise et les abus divers. Dans le premier cas, les commerces au détail sont vulnérables au vol d’argent, puisque les employés manipulent l’argent et ont accès aux caisses et, dans bien des cas, à la petite caisse. Le vol d’argent se manifeste souvent par des pertes lorsque les caisses sont comptées.
Le vol de marchandise n’apparaît pas dans les pertes d’argent, mais dans les feuilles d’inventaire. Il y a une multitude de méthodes. Certains volent directement la marchandise, ou encore donne des biens à leurs amis ou à leur famille sans les compter à la caisse. Encore, un employé peut vendre un bien moins cher à un complice (under-ringing sell). Une autre façon de voler consiste à jeter la marchandise aux poubelles et à la récupérer à la sortie du magasin.
Quant aux abus divers, il peut prendre plusieurs formes, comme le vol de temps. Par exemple, un employé peut arriver 15 minutes en retard et repartir 15 minutes plus tôt chaque jour et omettre de noter ces heures travaillées en moins, ce qui constitue une forme de vol de temps. Faites votre calcul: cet employé aura volé 5 heures en une semaine!
La prévention constitue l’une des clé d’une intervention réussie pour limiter les pertes dans votre commerce. Que faites-vous pour les prévenir ?